Grâce à eux il y aura un peu moins de poisons dans les boues de la station d’épuration d’Achères, ces boues que l’Ile-de-France épand dans les champs de la Région Centre, c’est-à-dire chez le voisin. Sans leur intervention, le CEA de Fontenay-aux-Roses aurait rejeté des métaux lourds hautement toxiques et autres poisons dans les égouts en les diluant suffisamment pour que ces rejets soient conformes aux normes.
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Rappel des faits
Au cours d’une inspection inopinée du centre CEA de Fontenay-aux-Roses sur le thème « Surveillance de l’environnement » le 4/9/2009 les inspecteurs de l’ASN se sont inquiétés des modalités de rejets d’effluents contenus dans la cuve n°5 du bâtiment n°18 (INB n°165 – Procédé) qui contient environ 20 m3 d’effluents chargés en nitrates, sulfates et surtout en métaux (chrome, fer, nickel, aluminium, argent, zinc, traces de cadmium…), substances « dangereuses et prioritaires au sens des directives européennes en vigueur du fait de leur impact sur le milieu ». Comme ces effluents ne sont pas radioactifs, le CEA envisageait de les rejeter purement et simplement dans les égouts lors de la vidange du bassin de stockage des eaux d’extinction d’incendie, ce qui les délayait suffisamment pour que les teneurs des rejets respectent les valeurs limites du règlement d’assainissement. L’ASN a estimé que la dilution programmée de ces effluents toxiques n’était pas une solution satisfaisante. Elle a donc demandé au CEA de Fontenay-aux-Roses de rechercher d’autres possibilités de traitement de ces effluents et de lui faire part des « résultats de [ses] recherches et de la solution retenue avec les justifications associées préalablement à sa mise en œuvre. »
Des champs au bout du voyage
Les rejets du CEA s’effectuent dans les réseaux d’assainissement de la ville et du département. Ils aboutissent en fin de parcours dans la station d’épuration d’Achères pour traitement avant rejet dans la Seine. Les résidus de ces traitements sont des «boues» dans lesquelles les métaux lourds cités dans laettre de l’ASN sont piégés. Ces boues sont épandues dans des champs de la région Centre. La concentration dans les sols de métaux toxiques due à l’épandage de ces boues est parfois telle que les champs d’épandage deviennent impropres à la culture. Il y a risque de contamination des nappes phréatiques par percolation et des rivières par ruissellement. Ces épandages sont l’objet d’arrêtés préfectoraux qui font contre eux l’unanimité des populations et des élus toutes sensibilités politiques confondues des communes concernées et notamment de celles d’Aubigny, de Saint Germain du Puy, de Saint Palais, de Neuvy deux Clochers, de Morogues, de Parassy, de Saint Georges sur Moulon, de Méry ès Bois, de Blancafort , d'Henrichemont, … Villes et villages de ce Berry qui fut cher au cœur de Georges Sand . Ces petites bourgades sont inconnues de beaucoup de Franciliens et en particulier de beaucoup de Fontenaisiens. C’est pourtant les champs de ces communes qui sont la destination ultime de leurs excréments, de leurs eaux « usées », des effluents des laboratoires et autres entreprises … bref, de tout ce qui est rejeté dans les égouts d’une partie de la région parisienne. Ce sont de petites communes. Le Berry, c’est assez loin pour qu’on ne voie, ni ne sente rien de Paris ou de Fontenay. Mais ce sont des terres agricoles qui sont au bout du voyage. Tôt ou tard les métaux lourds pris dans les boues reviendront directement ou indirectement dans le cycle alimentaire humain d’autant que ces boues sont parfois utilisées comme fertilisants. Des boues non contaminées pourraient être en effet de bons fertilisants, pas des boues assaisonnées au cadmium, plomb, nickel, etc.
Enfin une réponse du CEA et une bonne réponse !
Il est donc très important de savoir ce qu’il est advenu des effluents contenus dans la cuve N°5 du bâtiment 18 du centre, de savoir aussi comment le CEA de Fontenay-aux-Roses compte traiter à l’avenir les effluents de cette catégorie qui transitent dans les égouts de notre territoire communal. Très important mais très difficile, le CEA ayant répondu une première fois d’une façon dilatoire à cette question que j’avais soulevée via la CLI, une réponse propre à susciter bien des interrogations et soupçons.
Au cours d’une inspection inopinée du centre CEA de Fontenay-aux-Roses sur le thème « Surveillance de l’environnement » le 4/9/2009 les inspecteurs de l’ASN se sont inquiétés des modalités de rejets d’effluents contenus dans la cuve n°5 du bâtiment n°18 (INB n°165 – Procédé) qui contient environ 20 m3 d’effluents chargés en nitrates, sulfates et surtout en métaux (chrome, fer, nickel, aluminium, argent, zinc, traces de cadmium…), substances « dangereuses et prioritaires au sens des directives européennes en vigueur du fait de leur impact sur le milieu ». Comme ces effluents ne sont pas radioactifs, le CEA envisageait de les rejeter purement et simplement dans les égouts lors de la vidange du bassin de stockage des eaux d’extinction d’incendie, ce qui les délayait suffisamment pour que les teneurs des rejets respectent les valeurs limites du règlement d’assainissement. L’ASN a estimé que la dilution programmée de ces effluents toxiques n’était pas une solution satisfaisante. Elle a donc demandé au CEA de Fontenay-aux-Roses de rechercher d’autres possibilités de traitement de ces effluents et de lui faire part des « résultats de [ses] recherches et de la solution retenue avec les justifications associées préalablement à sa mise en œuvre. »
Des champs au bout du voyage
Les rejets du CEA s’effectuent dans les réseaux d’assainissement de la ville et du département. Ils aboutissent en fin de parcours dans la station d’épuration d’Achères pour traitement avant rejet dans la Seine. Les résidus de ces traitements sont des «boues» dans lesquelles les métaux lourds cités dans laettre de l’ASN sont piégés. Ces boues sont épandues dans des champs de la région Centre. La concentration dans les sols de métaux toxiques due à l’épandage de ces boues est parfois telle que les champs d’épandage deviennent impropres à la culture. Il y a risque de contamination des nappes phréatiques par percolation et des rivières par ruissellement. Ces épandages sont l’objet d’arrêtés préfectoraux qui font contre eux l’unanimité des populations et des élus toutes sensibilités politiques confondues des communes concernées et notamment de celles d’Aubigny, de Saint Germain du Puy, de Saint Palais, de Neuvy deux Clochers, de Morogues, de Parassy, de Saint Georges sur Moulon, de Méry ès Bois, de Blancafort , d'Henrichemont, … Villes et villages de ce Berry qui fut cher au cœur de Georges Sand . Ces petites bourgades sont inconnues de beaucoup de Franciliens et en particulier de beaucoup de Fontenaisiens. C’est pourtant les champs de ces communes qui sont la destination ultime de leurs excréments, de leurs eaux « usées », des effluents des laboratoires et autres entreprises … bref, de tout ce qui est rejeté dans les égouts d’une partie de la région parisienne. Ce sont de petites communes. Le Berry, c’est assez loin pour qu’on ne voie, ni ne sente rien de Paris ou de Fontenay. Mais ce sont des terres agricoles qui sont au bout du voyage. Tôt ou tard les métaux lourds pris dans les boues reviendront directement ou indirectement dans le cycle alimentaire humain d’autant que ces boues sont parfois utilisées comme fertilisants. Des boues non contaminées pourraient être en effet de bons fertilisants, pas des boues assaisonnées au cadmium, plomb, nickel, etc.
Enfin une réponse du CEA et une bonne réponse !
Il est donc très important de savoir ce qu’il est advenu des effluents contenus dans la cuve N°5 du bâtiment 18 du centre, de savoir aussi comment le CEA de Fontenay-aux-Roses compte traiter à l’avenir les effluents de cette catégorie qui transitent dans les égouts de notre territoire communal. Très important mais très difficile, le CEA ayant répondu une première fois d’une façon dilatoire à cette question que j’avais soulevée via la CLI, une réponse propre à susciter bien des interrogations et soupçons.
Une nouvelle démarche a donc été entreprise par la municipalité cette fois, soutenue par le Conseil municipal qui a voté à l’unanimité un vœu que j’ai présenté au nom de mon groupe EE-LV. Suite à l’envoi de ce vœu au CEA par le Maire qui relayait ainsi ces demandes d’éclaircissement, nous avons eu, Ô surprise, une réponse et je la crois satisfaisante malgré le scepticisme de certains collègues. Disons que je fais assez confiance à l’ASN pour veiller à sa mise en œuvre. Dans cette réponse au maire, Pascal Buchet, la directrice du CEA nous informe que les effluents en question ne seront pas rejetés dans le réseau d’assainissement (comme prévu initialement). Elle précise qu’étant donné que « par évaporation le niveau diminue d’environ 6 m3 par an et qu’il y a environ 16 m3 d’effluents, il a été proposé à l’ASN d’attendre l’évaporation totale des effluents. Les résidus seront ensuite séchés puis conditionnés en vue de leur évacuation via une filière autorisée. Par courrier du 27 juin 2011, l’ASN nous a fait part de son accord pour cette solution » On peut supposer que le résidu sera incinéré en circuit fermé dans une usine spécialisée. Évidemment cela coûtera plus cher que le rejet dans les égouts, solution qui était plus économique à défaut d’être plus écologique.
Pour l’incinération des boues d’épuration.
Parce que les installations nucléaires sont dangereuses, un danger sans commune mesure avec d’autres installations industrielles ou de recherche, elles sont étroitement surveillées, en tout cas bien mieux surveillées que d’autres activités. Sans ces inspections périodiques de l’ASN, les métaux lourds se seraient retrouvés dans les boues d’Achères et de là elles auraient contribuées à empoisonner les sols, la terre nourricière, la nature. Combien de laboratoires doivent faire ce que le CEA n’a pas pu faire grâce à un contrôle efficace des inspecteurs de l’ASN ? Il n’est guère possible d’interdire par un règlement d’assainissement tout rejet dans les égouts d’effluents industriels contenant des substances toxiques dès lors que celles-ci ne dépassent pas un seuil réglementaire qui pour certaines d’entre elles considérées comme très toxiques est très bas. Même en admettant qu’on le fasse, il resterait une contamination par des antibiotiques, œstrogènes contraceptifs, résidus de traitements médicaux, PCB, etc. qui ne sont pas éliminés par l’épuration biologique. Bref, avec ou sans rejets industriels ou d’établissements de recherche, les boues sont polluées, même séchées et conditionnées sous formes de granulés présentés comme des fertilisants. D’ailleurs leur utilisation est interdite dans le cahier des charges de l’agriculture biologique. La seule solution est l’incinération à très haute température et en circuit fermé telle qu’elle se pratique en Suisse depuis que l’épandage des boues a été interdit par des votations citoyennes. En France, on n’en est pas là… Des projets d’épandage en forêt sont à l’étude. Ce qui est inacceptable. Vigilance donc et affaire à suivre.
Iconographie Gilblog
Parce que les installations nucléaires sont dangereuses, un danger sans commune mesure avec d’autres installations industrielles ou de recherche, elles sont étroitement surveillées, en tout cas bien mieux surveillées que d’autres activités. Sans ces inspections périodiques de l’ASN, les métaux lourds se seraient retrouvés dans les boues d’Achères et de là elles auraient contribuées à empoisonner les sols, la terre nourricière, la nature. Combien de laboratoires doivent faire ce que le CEA n’a pas pu faire grâce à un contrôle efficace des inspecteurs de l’ASN ? Il n’est guère possible d’interdire par un règlement d’assainissement tout rejet dans les égouts d’effluents industriels contenant des substances toxiques dès lors que celles-ci ne dépassent pas un seuil réglementaire qui pour certaines d’entre elles considérées comme très toxiques est très bas. Même en admettant qu’on le fasse, il resterait une contamination par des antibiotiques, œstrogènes contraceptifs, résidus de traitements médicaux, PCB, etc. qui ne sont pas éliminés par l’épuration biologique. Bref, avec ou sans rejets industriels ou d’établissements de recherche, les boues sont polluées, même séchées et conditionnées sous formes de granulés présentés comme des fertilisants. D’ailleurs leur utilisation est interdite dans le cahier des charges de l’agriculture biologique. La seule solution est l’incinération à très haute température et en circuit fermé telle qu’elle se pratique en Suisse depuis que l’épandage des boues a été interdit par des votations citoyennes. En France, on n’en est pas là… Des projets d’épandage en forêt sont à l’étude. Ce qui est inacceptable. Vigilance donc et affaire à suivre.
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Défilé dans les rues de Bourges
Lundi 28 Novembre 2011
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